Combattre la terreur: emplois de l’apostrophe dans les mémoires de Madame Roland

Constance Cartmill

Abstract


Pendant le règne de terreur de la Révolution française, Madame Roland a
écrit ses Mémoires en prison, alors qu’elle attendait l’exécution. Les
mémoires sont divisés en plusieurs sections et fragments qui ont été sortis
clandestinement de ses amis. Il y a une partie de ce texte où il est souligné le
rôle joué par Madame Roland et son mari pendant les premières années de la
Révolution jusqu’à son arrestation inclusivement. L’autre partie de ses
Mémoires comprends des souvenirs liés à son enfance et sa jeunesse. Malgré
les différences évidentes entre les deux parties, ils se fondent fortement sur la
figure rhétorique de l’apostrophe, qui permet à l’autobiographe interrompre
sa narration pour adresser certaines personnes, décédés ou absents, et des
concepts abstraits. Nombreuses exemples de l’apostrophe analysés dans cette
étude sont inscrits dans une rhétorique d’indignation qui joue une type de
vertu civique. Ils dramatisent le conflit entre Madame Roland et ses alliés
politiques d’une part, et leurs ennemis communs d’autre part. Bien que les
apostrophes suscitent des interruptions fréquentes dans le texte, ils jouent
aussi un rôle important dans la structure narrative des Mémoires. Encore plus
important, malgré leur apparence décomposé, ils établissent une liaison
stable entre l’autobiographe et ses lecteurs.

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